Louis Heilbronn, profil parfait, est né à New York le 5 mai 1988, père dans la finance, mère professeure de français. Il parle avec grâce. Atout de la jeunesse, mais pas seulement, tout ravit chez ce Franco-Américain qui présente à Paris vingt photographies en couleurs. Lesquelles s'assemblent miraculeusement, alors qu'elles n'ont rien en commun, toutes douées d'un pouvoir captivant. «D'une qualité dérangeante», vante son galeriste, Bernard Utudjian, se déclarant «séduit et perturbé par ce travail et son regard, de biais, qui offre au spectateur la première place : il suit, parfois même il précède le photographe».
Ses photographies vibrent et résonnent, tel le son d'un tambour lointain. Musique furtive. Elles ont été prises à la chambre dans plusieurs pays, dont la France, où Louis Heilbronn rattrape ses souvenirs de vacances. Il cite aussi Clermont-Ferrand, «une cité vivante», et l'Auvergne, délicieuse. Il met à plat les codes usuels du médium, traitant à égalité le capot d'une voiture à Los Angeles, ou un dessus-de-lit au motif vallonné, dans un hôtel à Cherbourg, découvert il y a peu dans son rodéo des provinces hexagonales. C'est sa première exposition. Un succès étonnant, beaucoup de photographies ont été vendues, alors qu'il est inconnu, sa biographie tient en deux lignes. Des études au réputé Bard College (2007-2010), un diplôme, et c'est tout.
Ce Bard College est-il si extraordinaire qu’il vous mène déjà sur les cimaises, à Paris ?
C'est ce qu'on appelle, aux Etats-Unis, un liberal art college. On y enseigne la littératur