Coïncidence ou non, deux expositions collectives rendent comptent du mail art, ou art postal, dans deux lieux opposés de la capitale. La première, «Correspondances», est présentée à l'espace culturel Louis-Vuitton, installé au dernier étage de la boutique des Champs-Elysées. La seconde sur les cimaises de la galerie Taïss, dans le Marais, est plus directement intitulée «(e)MAIL-ART».
Inauguré en janvier 2006, l'espace de l'enseigne de luxe ne présente que des expositions collectives, monographiques et thématiques, principalement autour du voyage. Après la création contemporaine turque, elle aborde ici ce thème au travers du mail art, une pratique artistique née dans les années 60 à New York et dont la paternité reviendrait à l'artiste américain Ray Johnson (1927-1995). Celle-ci visait «à échapper à toute forme de sacralisation et d'institutionnalisation», comme l'écrit Erik Verhagen, commissaire de l'expo, un désir d'exister en dehors du marché de l'art, le mail art étant un acte gratuit. «Mais ce qui valait pour les années 50, 60, 70 n'est plus de mise aujourd'hui.»
Générations. Dès la sortie de l'ascenseur obscur du Danois Olafur Eliasson, six longues tables protégées par des vitrines rassemblent, en ordre chronologique, une centaine de ses œuvres, lettres, cartes, collages, enveloppes, etc. De la première à la dernière photo, elles le représentent assis devant la porte de sa maison. Ray Johnson a formalisé un