Mauvaise nouvelle : la drogue ne rend pas génial et à peine créatif. Voire, si l’on est déjà nul, ça empire, car la désinhibition pousse à produire plus. Bonne nouvelle : on peut être perché sans rien prendre, il suffit de créer, d’aimer ou de faire des trucs qui modifient la chimie du cerveau.
C'est à peu près ce qu'on apprend à la Maison rouge avec l'expo «Sous influences», qui propose à Paris un panorama chargé des œuvres produites sous substances, des œuvres hallucinogènes (le Swinging Corridor de Carsten Höller qui, comme son nom l'indique, tangue au passage des visiteurs) et des œuvres sur les drogues et les drogués.
La découverte des psychotropes en art (vers Berlioz et autres romantiques), c'est le moment où l'on se rend compte que la réalité n'est pas une prison donnée par Dieu ou la nature, mais un matériau que la perception et l'interprétation du sujet peuvent changer, s'il le désire. On admire donc ici les dessins sous mescaline d'Henri Michaux (et son rare film sponsorisé en 1965 par Sandoz), des gravures de Hans Bellmer, ou un Bouquet à l'huile de 1957 par la fine équipe Allen Ginsberg, Gregory Corso et Peter Orlovsky, auxquels était venu s'adjoindre Ghérasim Luca, dans le mythique hôtel de la rue Gît-le-Cœur à Paris, haut lieu beat.
La taxinomie, voire la pédagogie, est plus au