C’est à Cachan dans le Val-de-Marne, un immeuble entier : il y a des Le Parc aux prénoms différents sur toutes les boîtes aux lettres. Et c’est Yamil, le fils aîné, qui accueille, fait la visite, avant de nous conduire au père, auquel on n’accède que par plusieurs escaliers, tout en haut des ateliers.
La dernière fois qu’on a parlé de Julio Le Parc dans ces pages, c’était en 2001. Exposé dans le cadre de «Denise René l’Intrépide» au centre Pompidou, l’artiste argentin, né en 1928, voulait accompagner quelques-unes de ses œuvres (toiles et machines) d’un pamphlet contre l’hégémonie artistique nord-américaine, particulièrement sensible selon lui dans ledit centre. Beaubourg n’avait pas voulu se faire cracher dans la soupe. Et Julio Le Parc avait protesté en collant son manifeste sur quatre de ses œuvres exposées, à l’aide d’un bâton de colle UHU.
Le jour où on les visite, les ateliers sont à moitié vides, pour cause de déménagement au Palais de Tokyo, l’exposition qui le fête occupant tout le rez-de-chaussée à partir d’aujourd’hui. Cependant, il reste quelques modèles de machines que Yamil met volontiers en marche. C’est à partir d’eux qu’on construit les œuvres exposées, qui ne sont de fait pas des «originaux» mais toujours des multiples, adaptés aux lieux et circonstances. Flots de lumière vrillés, structures qui dansent, miroirs de toute sorte pour transformer son propre reflet en mille-feuilles. Le monde de l’enfance, du bricolage, de la perception pure. On s’approche de tel