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Critique

Versailles et ses tics antiques

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Arts. A travers peintures et sculptures, le château de Louis XIV ressuscite, en lien avec le Louvre, le goût de l’Antiquité qui a présidé à sa construction.
Diane de Versailles, IVe siècle av. J.-C. (Photo Hervé Lewandowski RMN-Grand Palais (Musée du Louvre))
publié le 4 mars 2013 à 21h06

L’exposition voulue par le Louvre et Versailles pour célébrer le goût de l’Antiquité qui a accompagné les destinées du palais édifié par Louis XIV laisse une impression d’inachevé. Il reste deux semaines pour admirer, au château de Versailles, peintures et sculptures, souvent sorties des réserves, alternant force et grâce. On ne peut que saluer la coopération - si rare - de deux grands musées, aux équipes épatantes : le tandem versaillais formé par Alexandre Maral et Nicolas Milovanovic, la grande Geneviève Brec des sculptures du Louvre et le jeune et ambitieux directeur du département de l’Antiquité au même musée, Jean-Luc Martinez. Un chœur à quatre voix, qui s’est fait déborder par la grosse caisse du scénographe Pier Luigi Pizzi.

Mélange. Colonnades monumentales, tissus rouge sombre, l'homme de théâtre a envahi les salons d'un décor spectaculaire, dans lequel la part de caprice finit par perturber la lecture esthétique et historique. D'autant que tout l'argent ayant été dépensé, il ne devait plus en rester pour des panneaux explicatifs, si bien que les visiteurs ont un peu de mal à retrouver le lien existant avec l'édification de Versailles.

Une des réussites, cependant, est la table montrant les petites sculptures que le roi gardait en ses cabinets privés. Dès l’entrée, le Louvre a remis une tête sur une effigie égyptienne, dite d’Isis (rien n’est moins sûr), récupérée en Italie. La statue avait été placée dans la belle et secrète arc