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Critique

Fans au foyer

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Arts. A Rouen, une exposition pertinente décline la flamme que le public entretient pour les rock stars.
publié le 14 mars 2013 à 20h56
(mis à jour le 15 mars 2013 à 9h48)

Qu’est-ce que les arts visuels ont à dire sur les fans des groupes contemporains ? Le rock peut-il susciter un désir de création ? Que se passe-t-il dans le contrechamp de la scène ? Etrangement, ce n’est pas un musée qui s’est posé ces questions, mais un lieu de concerts. Posé depuis deux ans sur les bords de Seine à Rouen, Le 106 exploite deux belles salles dédiées aux musiques actuelles, ainsi que des studios de répétition. Le responsable des lieux, Jean-Christophe Aplincourt, a trouvé opportun de s’intéresser également aux interactions de la musique avec d’autres disciplines et le champ social par le biais d’expositions organisées in situ : «Fast & Curious» sur le thème voitures et rock, en 2011, «No(w) Future» autour des liens entre musiques et utopies, l’an dernier. Et maintenant la «fan attitude».

Carton peint. Aux questions introductives, l'exposition confiée à Stéphane Malfettes apporte des réponses surprenantes et variées. Car être fan ne se réduit pas à être un neuneu qui se presse à l'entrée des concerts pour tenter de voir son idole en hurlant son nom. C'est d'abord participer à une culture pointue, nourrie de milliers d'informations (la vie des musiciens, leurs instruments, les set lists des concerts, etc.) et propulsée par une ferveur presque religieuse. Deux ferments sur lesquels peuvent naître des formes étonnantes de création. La plasticienne danoise Rose Eken a fait sur le groupe Metallica un travail minutieux