L’histoire retiendra peut-être que l’apparition miraculeuse est survenue un vendredi, peu avant Pâques. Dans la matinée, François Hollande s’est entretenu de sa succession avec Henri Loyrette, qui fête son départ le 9 avril après douze années de règne. La décision qui relève de François Hollande n'est pas arrêtée. Mais le troisième homme serait Laurent Le Bon, brillant conservateur d'art moderne qui a pour lui le succès du centre Pompidou à Metz. Son nom a été ajouté à la dernière minute à celui de Sylvie Ramond, qui a les préférences de la ministre depuis le départ, et de Jean-Luc Martinez, pour donner un peu de corps à un processus brinquebalant.
Jeudi, Aurélie Filippetti avait dû se défendre: le processus de nomination est assuré de façon «claire et transparente», a-t-elle proclamé dans une déclaration à l'AFP, répondant implicitement à Libération. C'est un peu plus compliqué, naturellement.
Il y a encore quelques jours, ses proches tenaient la décision comme pratiquement bouclée, avec à la clé le nom de Sylvie Ramond, directrice du musée de Lyon. Depuis, l'Elysée insiste: «Rien n'est joué, le processus est toujours en cours.»
Poids lourds écartés
Car le mécontentement est monté dans le monde des musées, qui a eu le sentiment d’une pseudo consultation, alors que le choix de Sylvie Ramond avait été arrêté à l’avance. La ministre l’avait inscrite en tête de deux noms proposés à François Hollande. Suivie par un conservateur du sérail, Jean-Luc Martinez, directeur des ant