Il s’est révélé durant la campagne. L’Elysée a annoncé la nomination de Jean-Luc Martinez, chef du département de l’antiquité gréco-romaine au Louvre, à la présidence de l’établissement, en remplacement d’Henri Loyrette qui a régné sur ce grand duché de la culture pendant douze ans.
Un peu de japonais
Mardi soir, François Hollande a donc choisi un conservateur maison de 48 ans, agrégé d'histoire et archéologue, un érudit qui maîtrise le latin et le grec (ancien et moderne) mais aussi l'anglais, l'allemand, l'espagnol ou l'italien, et même bredouille un peu de japonais, pour écrire de nouvelles pages de l'histoire du Louvre. Clairement, le Président, qui l'a rencontré pour lui annoncer la nouvelle, a été séduit par un projet qui entend redonner une mission sociale et sociétale au principal établissement culturel du pays. Parmi la dizaine de candidats pressentis, Martinez a été de ceux qui ont contesté la politique du chiffre. «Recevoir cinq, puis sept, puis dix millions de visiteurs aujourd'hui, c'est très bien, mais il est temps de se poser la question: pour quoi faire ?» a-t-il confié à Libération la veille de sa nomination, en s'inquiétant de «la pression» exercée sur un personnel contraint par les réductions budgétaires. Il veut ainsi consacrer une attention redoublée à l'accueil du public et le faire revenir sur les collections permanentes. Et il se dit conscient de la nécessité d'ouvrir davantage la maison afin d'aider les autres institutions et musées, ceux qui