Barbara Piasecka Johnson, fille de paysan polonais devenue une habituée des galeries d’art et salles de ventes aux enchères, est décédée le 1er avril à 76 ans. Née dans un village polonais, cette femme a connu une vie hors du commun, défrayant pendant des années la chronique mondaine et judiciaire aux Etats-Unis. Malade, elle s’était retirée à Wroclaw, où elle avait passé sa maîtrise d’histoire de l’art, avant sa fuite du pays pour Rome à l’âge de trente ans, sans un sou en poche. Là, un concierge polonais l'a convaincue qu’elle gagnerait mieux sa vie comme femme de ménage à New York qu’en servant de guide ou en donnant des cours particuliers sur l’art en Italie. Elle fut embauchée comme cuisinière dans la résidence du New Jersey d’un héritier de la compagnie pharmaceutique Johnson & Johnson. Elle le reconnaissait volontiers - elle faisait très mal la cuisine, si bien qu’elle dut échanger sa place avec une femme de chambre. Mais elle avait d’autres qualités que reconnut vite le maître de maison, dont ses connaissances en art. Elle devint le régisseur de sa collection.
En 1971, âgé de 76 ans, l'ayant couverte de bijoux, Seward Johnson divorçait pour épouser sa «Basia», qui en avait alors 34. Le couple menait grande vie, achetant des Picasso et Monet pour décorer une splendide demeure géorgienne à Princeton, que Barbara fit baptiser Jasna Polana, du nom de la maison au sud de Moscou où se retira Tolstoï. Le domaine est devenu l'un des golfs les plus prestigieux du circuit. A la