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Des nabis très chers et une première à Orsay

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Peinture. Le musée expose les trésors XIXe siècle de la collection des Américains Marlene et Spencer Hays.
Spencer Hays présente une peinture de Gustave Caillebotte, «Nature morte au Homard», à Aurélie Filippetti le 15 avril 2013 au musée d'Orsay à Paris. (Photo François Guilot. AFP)
publié le 21 avril 2013 à 21h46

Le musée d'Orsay, sous l'égide de Guy Cogeval, a pris une forte initiative en invitant un couple de collectionneurs américains à venir présenter leurs trésors de la peinture française du XIXe siècle. Pendant plusieurs semaines, une conservatrice, Isabelle Cahn, est partie sélectionner les meilleurs morceaux, faisant décrocher ses choix de leurs résidences privées de New York et de Nashville, dans le Tennessee.

En quelques décennies, Marlene et Spencer Hays ont constitué une collection exceptionnelle en développant un goût affiné pour les nabis, le groupe formé notamment de Pierre Bonnard et Edouard Vuillard sous l’influence de l’art japonisant et d’Odilon Redon. Et c’est cette collection qui est montrée pour la première fois au public.

Tradition. Ce genre d'initiative est rarissime en France. Jamais Orsay n'a ainsi invité un collectionneur dans ses murs. Encore vivace chez les conservateurs, la tradition veut que le secteur public demeure protégé du domaine privé, et, partant, de tout ce qui toucherait de trop près à l'argent. Les rares écarts ont généralement pour objet d'obtenir une donation, ce monnayage permettant de se parer d'un voile virginal. En Amérique, où les musées sont beaucoup plus ouverts, le mélange se pratique plus aisément.

Spencer Hays a bâti sa fortune en vendant des costumes Saville Row sur mesure fabriqués en Ecosse. Ayant commencé par écouler des ouvrages en faisant du porte à porte, il finit par acquérir e