Sur l'affiche de l'exposition «Philippines, archipel des échanges», on voit deux sculptures : l'une évoque un porteur de coupe qui a été l'un des objets ayant illustré la campagne de publicité pour l'ouverture du Pavillon des Sessions au Louvre, en avril 2010. L'autre, une boîte anthropomorphe de divination punamham, maintes fois reproduite, trône en bonne place au musée du Quai-Branly, auquel elle appartient. Tel est l'amusant et délibéré paradoxe de cette manifestation qui met en avant deux œuvres d'art tribal très connues de l'archipel des Philippines, alors que les productions artistiques des peuples qui ont vécu en marge de la colonisation espagnole n'ont quasiment jamais été montrées - du moins, pas comme actuellement.
En 1994, en effet, une exposition au musée de l'Homme consacrée à l'ethnographie et une autre au Muséum d'histoire naturelle tournée vers l'or et l'archéologie avaient abordé le sujet, mais uniquement avec des objets issus des collections publiques philippines et françaises. Le propos est ici différent : à travers près de 400 pièces issues cette fois de collections de musées européens, américains et philippins, mais aussi d'importantes collections privées, voici l'occasion de découvrir cet art qu'on ne connaît pratiquement pas.
Divinité du riz bulul Nord de Luçon, Cordillère, province d'Ifugao, Hapao: 15-17ème siècle. Photo musée du quai Branly, photo Claude Germain (cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Harmonie.