Il y a un truc de barbe et de vagin chez Mike Kelley. Cette évidence pénètre assez vite le visiteur. Un truc d’«invagination» marche aussi, mot médical et philosophique bien pratique qui signifie en gros «à la manière d’un doigt de gant retourné».
A Pompidou, le pompon est atteint avec l'installation vidéo Extracurricular Activity Projective Reconstruction #25 (Devil's Door), de 2005-2006, dans laquelle un petit garçon passe un sale quart d'heure chez le coiffeur. Ce court métrage fait partie d'une série liée aux souvenirs de collège et de lycée de l'artiste et à une sculpture blanche intitulée Educational Complex (1995), représentant tous les établissements où a été scolarisé Kelley - moins ceux qu'il a oubliés. De ce «complexe éducatif», Kelley déduit par plaisanterie que les écoles manquantes sont forcément liées à des traumatismes et, plaquant là-dessus la théorie des souvenirs-écrans freudiens (selon laquelle un souvenir d'apparence innocente en remplace un autre plus pénible), il décide de fabriquer des vidéos mêlant traumas fictifs et mémoire personnelle. Une des salles de l'expo présente ainsi une inquiétante scène de Nativité jouée par des gosses pétrifiés, l'infâme Heidi (1992), réalisée avec le non moins ignoble Paul McCarthy agrémenté d'un cul en plastique, et une Domestic Scene (2000) qui pousse Tennessee Williams dans ses retranchements scabreux.
Barber shop. Extracurricular Activity Pr