Le tome 3 du Roi des mouches, sorti en janvier – près de huit ans après le premier opus de la série – met un point final aux aventures d'Eric Klein, banlieusard hanté par le souvenir de son copain Damien mort sous ses yeux un soir de fête, régi par ses pulsions sexuelles et son incapacité à trouver sa place dans le monde.
Cérémonie posthume ou fête de la quille, Mezzo et Pirus, les pères de ce Roi des mouches, proposent jusqu'au 14 juin à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), une exposition dans le cadre du festival de bande dessinée Formula Bula. Nés dans les années 60, ils se sont « rassemblés » en 1988, collaborant notamment pour le magazine l'Echo des savanes.
Cacophonie enthousiaste
Nous passons un épais rideau de velours – comme dans un sex-shop à l’ancienne – et pénétrons dans cette annexe du musée Pierre-Cardin, un ancien bâtiment industriel au toit de verre, aux cimaises d’un noir profond, montées pour la circonstance. Mezzo, le dessinateur, et Pirus, le scénariste, déversent des flots d’explications, dans une cacophonie enthousiaste.
«On a voulu cette première pièce pour dire ce qu'il y avait avant le Roi des mouches », explique Pirus. Il montre des illustrations de son acolyte, une planche de Rose profond (1989) qu'il a dessiné sur un scénario de Jean-Pierre Dionnet, d'anciens albums déjà signés Mezzo et Pirus (les Désarmés, Deux Tueurs). Sous vitrines, leurs influences : Ca