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Hans Ulrich Obrist: Wanted

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Figure de l’art contemporain, Hans Ulrich Obrist est le curateur du moment. Enquête sur un homme pressé.
Portrait d’Hans Ulrich Obrist par Juergen Teller. (Juergen Teller)
publié le 21 mai 2013 à 17h22

Il n'est jamais chez lui, vit dans des espaces intermédiaires, fait cinquante-deux voyages par an. Bien moins qu'il y a vingt ans où il ne passait pas deux jours dans la même ville et voyageait «365 jours dans l'année, partout, non stop», dit-il. Dans «l'art», microsociété à multiples entrées, HUO, ou Hans Ulrich Obrist, ou comme il le signe lui-même Hans, est omniprésent.

Hans Ulrich Obrist par Dayanita Singh, 2008
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Faiseur d'expositions, intervieweur, marathonien du talk, Obrist est l'un des commissaires les plus influents de sa génération et un bourreau de travail dont aucune cure ne pourrait venir à bout. Il dit vouloir décloisonner un monde où il y a de plus en plus d'interlocuteurs: musées, artistes, galeries, collectionneurs, critiques, éditeurs, mécènes, sponsors. «Hans n'accepte pas les divisions, les ordonnancements, les classifications», explique Stéphanie Moisdon, amie et camarade commissaire depuis le début des années 90. «A lui seul il comprend cette multitude de gens qui ont été à l'origine, non pas d'un mouvement, mais d'une situation très spécifique , où l'exposition est devenue un véritable enjeu. Cette fonction de curator a pris de plus en plus d'ampleur». Qu'on le regrette ou qu'on s'en réjouisse, le «curateur» (le vilain mot qui recouvre sans doute mieux que commissaire la variété des territoires où il sévit), le curateur, donc, est la nouvelle pop-star. Aux côtés de sommités comme Okwui Enwezor, HUO caracole tout en haut du hit-parade.

Il fait la synthèse d'une époque, en