L'expérience a duré six mois. Douze artistes tchèques ont échangé leur identité, se faisant passer les uns pour les autres, imprimant de faux papiers. L'histoire de cette performance aux risques élevés vient d'être racontée à Londres dans une exposition collective sur le détournement culturel intitulée Cultural Hijack.
Les hommes de Ztohoven travaillaient en duo. Ils ont d’abord modifié leur apparence pour tous se ressembler, coupant leurs cheveux. Ensuite, chaque binôme utilisait un logiciel de morphing pour transformer leurs photos d’identité et créer un seul et même personnage. L’un prenant le nom de l’autre. Ils ont ensuite, papiers en poche, vécu de petits et grands événements sous le même nom. Les douze hommes n’ont jamais été inquiétés. L’arnaque a été couronnée de succès, le collectif ayant décidé d’arrêter de lui-même la manipulation pour pouvoir la présenter au public. Dans l’exposition on découvre comment les douze Tchèques ont voyagé à l'étranger, voté et même acheté des armes. Certains se sont mariés.
Le projet aurait pu leur valoir des années de prison pour usurpation d'identité. Lors de la première présentation de Citizen K à Prague en 2010, la police était intervenue confisquant les faux papiers et arrêtant l'un des membres du collectif. Ztohoven refuse de se définir comme «un groupe terroriste ou politique». Ses actions provocatrices ont pourtant toujours pour objectif de réveiller