Aller à la rencontre de Théo Mercier, c’est d’abord une affaire de séduction. Tout le monde vous le dira. A commencer par lui : «Les gens tombent d’abord amoureux de moi, et puis, ça leur passe.» Par défi, par jeu, ou parce qu’il se protège des effets de la célébrité, cet artiste plasticien de 28 ans n’a «permis» sa rencontre qu’à l’issue d’une longue danse tout en humour et sensibilité : une approche à tâtons dans l’obscurité des mots, des mails.
Depuis son Solitaire, un bonhomme de spaghettis de 3 mètres de hauteur au regard triste, présenté à la Fiac en 2010, Théo Mercier est devenu le petit prince des endroits où il faut être vu. Le palais de Tokyo et le musée d'Art moderne de Paris ont montré son travail. L'an dernier, le Tri postal exposait ses têtes de mort en os et ses familles de fantômes, dans le cadre de Lille 3000. Et ce printemps, c'était le Lieu unique à Nantes qui montrait ses objets, fun, décalés, parfaitement orchestrés. L'artiste aurait-il tourné starlette pour se rendre à ce point invisible ?
Depuis la villa Médicis où il est en résidence, il répond aux mails : «Mort à Rome, ici personne ne m'entend crier, je meurs en silence.» Il ajoute, suite à nos questions : «Je fais tout ce que je peux pour ne pas donner des réponses trop fades.» Séduction, donc. Soit. Mais quand il faut mettre les mains dans le cambouis, comme au Salon de Montrouge où il est, jusqu'au 12 juin, invité d'honneur, il ne suff