On l'avait remarqué sur Facebook il y a quelques années, sérendipité d'été. Un singe avec un flingue et une banane géante. On l'a retrouvé au Salon de Montrouge (Libération du 14 mai), où il vient d'obtenir le prix Kristal, décerné par des enfants. Maintenant à la galerie Detais, pour une série Thugs and Princess (les voyous et la princesse). Toujours la même fascination devant ses toiles malades, effrontées, hypersexuées par omission. On tente de percer le secret par tchat interposé, réalisé le 12 juin entre 22 et 23 heures.
Depuis combien de temps peignez-vous des animaux ?
Depuis cinq ans maintenant. Je crois que j’ai commencé par un cochon bleu en tenue de boxe dans une assiette, à l’époque du scandale de la grippe porcine.
Au début, vous mettiez des groupes d’animaux en scène. Galerie Detais, il n’y a plus que des portraits…
Oui, j’ai limité l’expression à des portraits en plan serré, tous de format carré. J’ai voulu revisiter le portrait animalier dans une posture plus contemporaine. L’art animalier est un parent pauvre de la peinture. J’avais l’habitude d’une mise en scène narrative avec un premier niveau de lecture évident. J’ai voulu opacifier le plus possible ce premier niveau et éviter de tomber dans une symbolique trop transparente. Je crois que je me lassais de mon travail, j’ai voulu me prendre à contre-pied, quitte à ne pas être compris parfois : qu’importe.
Une symbolique «trop transparente» ?
Par exemple, j'ai fait une toile il y a quelques années, où une mère éléphant pratique une manœuvre de Heimlich à son bébé éléphant qui s'étouffe avec une cacahuète (avec Patrick de Bob l'éponge appendu), un autre plan proposait une p