L'exposition a ouvert au public le 28 mai, mais ce n'est qu'en fin de semaine dernière, suite à la demande du ministère de la Culture, qu'un texte a été affiché dans la dernière salle, à l'entrée de Death, l'une des six séries montrées à Paris par la photographe palestinienne Ahlam Shibli, dans le cadre de son projet global, Phantom Home («Foyer fantôme»). «Afin d'éviter tout malentendu, le Jeu de Paume souhaite préciser que l'artiste présente un travail sur les images qui ne constitue ni de la propagande, ni une apologie du terrorisme, comme Ahlam Shibli l'explique elle-même : "Je ne suis pas une militante. Mon travail est de montrer, pas de dénoncer, ni de juger."»
Neutralité. Ainsi formulé, l'avertissement renvoie à une litanie d'images grand format, en couleurs, illustrant comment les familles d'auteurs d'attentats-suicide en Israël entretiennent la mémoire de leurs disparus : portraits encadrés dans des intérieurs convertis en mausolée, slogans («Si tu vis, vis comme une personne libre, ou meurs debout, comme les arbres»), affiches placardées un peu partout, panneaux lumineux, cartes de condoléances ou extraits de journaux intimes dressent les louanges de ces combattants représentés les armes à la main et qui ont péri en «martyrs».
Le 5 juin, le président du Crif (Conseil représentatif des organisations juives), Roger Cukierman, a écrit à la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, pour lui deman