Après Christian Marclay, c’est au tour du magazine Toilet Paper d’investir pour un an les grandes fenêtres du Palais de Tokyo. A cette occasion, ce magazine d’un genre unique en profite pour s’afficher dans Libération. Star mondiale de l’art contemporain, Maurizio Cattelan explique pourquoi et comment, après s’être déjà essayé au magazine avec Permanent Food, il a créé Toilet Paper en compagnie de son compère Pierpaolo Ferrari.
Comment est née l’idée de Toilet Paper ? Et quel est le concept de ce magazine ?
J'ai rencontré Pierpaolo il y a presque dix ans, mais ce n'est que sept ans plus tard que nous avons eu l'idée de travailler ensemble sur un projet. Les meilleures choses naissent souvent d'une rencontre fortuite, du hasard ; c'est ce qui nous est arrivé. Pour être franc, au début, nous n'avons rien envisagé de très précis, nous voulions simplement que notre fascination pour les images puisse s'exprimer le plus librement possible et voir où cela nous mènerait. Rétrospectivement, je dirais que depuis trois ans nous testons la capacité de nos images à vivre sur différents médias, au-delà même des pages de Toilet Paper. Et la collaboration avec Libération en est un bon exemple.
L’absence du moindre texte dans les pages de Toilet Paper vaut-elle principe et même manifeste ?
Disons que Toilet Paper est notre déclaration d'amour pour l'image pure. Nous ne sommes ni l'un ni l'autre capables de nous exprimer correctement avec les mots, c'est probablement la raison pour laquelle nous avons toujours fait usage et commerce des images. Je pense qu'il y a quelque chose d'extraordinairement puissant dans les