Si on devait donner une seule bonne raison de s’arrêter à Nantes cet été, ce serait celle de goûter l’art, nez au vent. D’aimer se faire surprendre au détour des rues de la ville et de partager en couple, en famille ou avec des amis une fête intelligente et ludique qui ne sacrifie à aucune démagogie, ni artistique ni politique. Dans la ville de Royal de Luxe, la réflexion sur l’espace public a dépassé depuis bien longtemps celle sur les arts de la rue et le simple accueil de spectacles, plus ou moins d’animation.
Les propositions sont multiples, variées et puissantes, parce que nombre d’entre elles se développent dans des espaces inattendus, intègrent le paysage dans le concept, prennent en compte les échelles, mais aussi les effets induits sur les spectateurs non avertis, non prévenus, promeneurs touchés en direct. A l’instar des œuvres de l’Espagnol Isaac Cordal.
Cannibalisme. On conseillera d'approcher d'abord son univers par l'intime, dans le silence du micro-espace dit «le Temple du goût», où l'on peut voir le travail de cet artiste de près et comprendre les ressorts de sa dramaturgie. Son obsession réside avant tout dans la fabrication de figurines en ciment d'une vingtaine de centimètres, uniquement des hommes, quinquas, un peu chauves, portant costume gris fatigué et cravate épuisée. Une société uniforme qui n'a plus rien à dire sur le monde qu'elle a elle-même rendu gris béton et qui subit la crise en se regardant s'imm