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Critique

Felice Varini, pour qui sonne l’éclat ?

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L’artiste italien au rouge emblématique envahit le Hangar à bananes, où sont compilées trente-cinq années de créativité dans un tourbillon visuel.
L'installation «Quatorze Triangles», de Felice Varini. (Photo André Morin / LVAN )
publié le 17 juillet 2013 à 21h16

Au chapitre casse-gueule et iconoclaste, la proposition de Voyage à Nantes faite à Felice Varini remporte toutes les palmes. Voilà un artiste qui ne travaille que sur des supports architecturaux in situ. Il a été par le passé invité pour la Nuit blanche à Paris, et un de ses spectaculaires casse-tête géométriques figure en bonne place à l’exposition «Dynamo» du Grand Palais, qui s’achève à la fin de la semaine.

Challenge. Plus proche de Nantes, Varini a déjà produit en 2007 à Saint-Nazaire une œuvre qui ne fait jamais que 2 km de long et que l'on ne peut saisir qu'en surplomb. Or là, on lui demande une forme de rétrospective dans une galerie. Certes, l'espace du HAB (Hangar à bananes) sur les bords de la Loire est immense, mais la contrainte artistique semblait, elle, gigantesque. Et puis non, peut-être l'âge, l'expérience de plus de trente-cinq ans à peindre sur et dans des espaces privés et publics, petits et immenses, mais Felice Varini a accepté le challenge et présente une somme qui va faire date dans sa carrière.

«Suite d’éclats» est aussi et avant tout une manifestation pour tous, comportant plusieurs degrés de lecture. Les enfants y trouveront leur compte à essayer de repérer pour chaque œuvre le point de vue, là où l’artiste s’est posé pour constituer sa peinture en volume, tout en donnant l’impression à l’œil de regarder une surface plane. Dès l’entrée, cette couronne géante, comme détachée d’une statue de la Liberté, annonce la