La cour d'appel de Paris vient d'arbitrer de manière édifiante une controverse peu banale. Celle-ci porte sur un tableau de 60 cm sur 45 cm, Maison blanche - que tous les spécialistes, soit dit en passant, s'accordent à trouver médiocre -, qui porte la signature de Jean Metzinger. Au début des années 20, cette personnalité du cubisme est revenue à des simplifications géométriques inspirées de Cézanne pour produire des bâtisses entourées d'arbres. Quand la Maison blanche en question lui fut présentée, en 2005, la spécialiste de l'artiste, Bozena Nikiel, ne peut manquer la correspondance avec cette série. Mais la maladresse puérile lui saute aux yeux : un angle de façade réduit à une ligne tremblante sur un plan blanc, un chemin en «L» aplati, une ombre démesurée, une toiture inexistante, des arbres tracés à gros traits. Rien ne correspond pour elle à un peintre atteignant la quarantaine, «en pleine possession de ses moyens» et féru de rigueur mathématique.
Catalogue. Contrarié par cet avis, Laurent Alexandre, le propriétaire de la toile, qui espérait en tirer 60 000 euros, n'en reste pas là. Il explique tenir l'œuvre de la belle collection de son grand-père, Léon Velluz, qui fut membre de l'Académie des sciences. En 2007, Laurent Alexandre somme Nikiel d'indiquer si elle compte l'inclure dans son catalogue raisonné. Devant son refus, il obtient une expertise judiciaire qui est confiée à Roberto Perazzone. Lequel