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Libération
Critique

Les heures sombres en lumière

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Expo. A Dunkerque, «L’art à l’épreuve du monde» interroge l’engagement politique des artistes.
publié le 24 juillet 2013 à 19h06
(mis à jour le 25 juillet 2013 à 10h04)

Depoland est un bâtiment industriel bien connu des Dunkerquois, amarré entre la gare et la mer. Jusqu’en 2012, on y achetait un peu de tout, du neuf et de l’occasion. Depuis, ses murs ont été vendus à la ville. Et c’est dans cette carcasse vide à la forme arrondieque l’on peut parcourir l’exposition «L’art à l’épreuve du monde», conçue dans le cadre de Dunkerque 2013 par Jean-Jacques Aillagon, récemment élu à la présidence des Arts décoratifs.

L'exposition de l'ancien ministre de la Culture se veut «une rencontre, ou plutôt une invitation à des rencontres» sur le thème de l'engagement politique des artistes. C'est «la convergence d'œuvres contemporaines du Frac et du Laac de Dunkerque, ainsi que des œuvres plus anciennes issues des collections publiques de la région Nord-Pas-de-Calais, qui a servi de fil conducteur à l'exposition», précise son commissaire. Celle-ci réunit 74 pièces augmentées de 14 œuvres issues de la collection de l'homme d'affaires François Pinault.

Guerre. Initialement prévue dans les nouveaux locaux du Frac Nord - encore en travaux -, l'exposition au Depoland est divisée en quatre sections. Dans une scénographie sobre, un parcours contraignant auquel il est impossible de se dérober mène le visiteur de «Mort, où est ta victoire ?» jusqu'à «Peace and Love», en passant par «L'homme est un loup pour l'homme» et «Résistances». Le propos d'Aillagon n'est pas neuf : en 1996, le centre Pompidou avait déjà aus