Lorsqu’une manifestation atteint le cap de la dixième édition, il est d’usage qu’elle veuille marquer le coup, d’une façon ou d’une autre. Ainsi, le festival photo Peuples & Nature s’est-il autorisé au printemps une petite mondanité citadine (et privée) au centre Pompidou, bien loin de son berceau, dans la vallée de l’Aff. Mais in situ, dans le pimpant village breton de La Gacilly, où se déroule l’événement depuis sa création, on retrouve sensiblement le même dispositif qu’auparavant : à la façon des petits cailloux jadis semés dans le conte, une floraison de photographies bigarre l’espace public, entre ruelles en pente douce et sentes offertes au pas alenti.
Cette année, un endroit inédit, symbolise toutefois le compte rond ; et il fait doublement sens, puisqu’il s’agit d’un ancien garage de camions désaffecté, dont seuls les murs ont été conservés. Désormais «galerie» à ciel ouvert, le lieu fraîchement repeint de blanc compile, façon tableau de chasse, la fierté locale d’avoir accueilli, au cours des précédents festivals, des artistes aussi prestigieux qu’Edward Curtis, Juan Manuel Castro Prieto, Alexandra Boulat, Nick Brandt, Pascal Maitre ou Michael Kenna. Voici donc qu’à la place des vapeurs d’essence, on peut se laisser griser par tel portrait de vieux chef indien, ou un troupeau de girafes déambulant dans la savane en très grand format.
Ethique . L'idée du festival de La Gacilly a germé dans l'esprit de Jacques Rocher (fils de l'in