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Libération
Critique

Points de chutes et routes sans but

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Photo. Jonglant avec le réel, les trois artistes de l’expo «Ready (to Be) Made» au Bal, à Paris, se jouent des images et des vidéos.
«Happy ending», 2005, de Taiyo Onorato et Nico Krebs (Photo courtesy Raeber von Stenglin, Zurich. )
publié le 9 août 2013 à 21h26

L’été incite à la loufoquerie. Démonstration pratique au Bal, avec le légendaire Bas Jan Ader (1942-1975), associé à deux artistes contemporains, Taiyo Onorato et Nico Krebs. Titrée un peu par les cheveux, «Ready (to Be) Made», l’exposition n’explique pas vraiment le pourquoi de cet improbable trio, qui peut paraître artificiel, mais chacun se débrouillera sur place avec ces bricoleurs maison.

Le Néerlandais Bas Jan Ader est en haut, en première ligne, le duo suisse (qui vit à Berlin) au sous-sol. L'œuvre de Jan Ader, si elle se prête à l'imitation (cf. le site qui lui est dédié, où la part belle est faite aux hommages), se rattache à «une vision de l'artiste fortement enracinée dans les clichés romantiques», comme l'a souligné l'historien de l'art Frédéric Paul, «à l'opposé des artistes conceptuels "froids", actifs au même moment sur la scène newyorkaise». Jan Ader se distingue par son approche multiple : performance, cinéma, dessin, etc. ; tout l'intrigue. C'est un oiseau migrateur, qui s'installe dans la Californie de Baldessari, se marie à Las Vegas, et invente l'art de la chute en solo au début des années 70.

Forfanterie. Au Bal, sont projetées quatre vidéos : Fall 1, Fall 2, Broken Fall (Geometric) et Broken Fall (Organic), probablement les plus populaires de l'artiste. Elles ont la brièveté d'une bonne claque sur les fesses, elles laissent baba, comme les chutes du Niagara. Jan A