Menu
Libération
Critique

Peter Doig, strass et palette

Article réservé aux abonnés
Arts. A Edimbourg, l’exposition «No Foreign Lands» mêle grands formats et petits dessins du peintre écossais, dont une toile s’est vendue en 2007 plus de 8 millions d’euros.
publié le 11 août 2013 à 20h36

Les colonnes massives du temple palladien abritant l’exposition au cœur d’Edimbourg se sont parées de pures tonalités de bleu, de rouge ou de vert pour le retour de l’enfant prodigue. Partageant sa vie entre New York et Trinidad, Peter Doig est revenu dans sa ville natale présenter le travail en grande part inédit de ces douze dernières années, dans une exposition vibrante qui sera présentée en 2014 au Musée des beaux-arts de Montréal, coproducteur de l’événement.

Par ombres découpées et vagues chromatiques, Peter Doig projette son propre voyage intérieur sur les paysages qu'il a traversés, de Londres à Toronto. En 2007, provenant de la collection Saatchi, son White Canoe a été adjugé pour plus de 8 millions d'euros chez Sotheby's à Londres, un prix jamais atteint par un artiste européen vivant. Mais, impressionnant par sa stature autant que par son mental, l'homme a voulu conserver la force de son propos. Refusant de se «laisser distraire» par la célébrité, pour citer un artiste qui avoue «l'angoisse ressentie devant chaque toile» à l'idée de ne plus se renouveler.

Lambeaux. «A maintes reprises, la peinture a été déclarée morte», note l'introduction du catalogue. Peter Doig est resté sourd à cet avis de décès, expérimentant la peinture comme risque, continuant d'affirmer «la sensualité de la couleur, les harmonies formelles et le maniement expressif exaltés par tant de grands artistes comme Munch, Gauguin, Matisse et Bonnard à l'orée