L’entrée est gratuite pour la rétrospective Emmet Gowin, l’une des réussites de la seizième édition de PhotoEspaña. Organisée par Carlos Gollonet, elle se tient à la Fondation Mapfre, à Madrid, au sous-sol d’un centre commercial, où l’on peut acheter des chocolats, des glaces et ces friandises hispaniques qui vous tombent gracieusement sur les hanches. Une atmosphère suave qui convient bien à ce photographe américain, né le 22 décembre 1941, à Danville (Virginie), et qui aurait dû être pasteur, comme son père. C’est dire qu’il connaît comme sa poche le péché de gourmandise. Et encore plus celui de photographie, qu’il pratique assez tôt, à l’adolescence. Image fondatrice : une souche brûlée par le soleil, qui ressemble à la peau d’un éléphant, laquelle a été saisie par Ansel Easton Adams, en 1935. Adams, le boss, et surtout Frederick Sommer et Harry Callahan, seront ses références spirituelles, on le comprend, ils sont parmi les plus bruts. Les plus vrais du siècle dernier.
Corsage. Longtemps, Emmet Gowin n'a été vu qu'à travers le prisme familial, parce qu'il a méthodiquement enregistré le cycle de la vie, sa femme, Edith Morris, et leurs fils, Elijah (aujourd'hui photographe) et Isaac. Edith pourrait sortir d'un roman de Willa Cather, majesté naturelle, visage au couteau, sourire intérieur. Les enfants sont les enfants, mignons, ils jouent. Il les regarde avec un amour fou, et comment ne pas être touchée ? Plus que tout, Edith a du cran