Dove Allouche, plasticien français né en 1972 à Paris, on peut en parler, ça ne sera pas superfétatoire. Sur YouTube, 260 personnes ont regardé son entretien réalisé l'an passé par le Palais de Tokyo, 630 celui par le Frac Auvergne, et 1 000 et des brouettes pour la bande-annonce de l'expo «Point Triple» sur Dailymotion : un carnage au box-office.
Charniers. Dove Allouche dessine des photos. «Il y a deux ans, écrit-il, j'achetais une boîte contenant neuf photographies stéréoscopiques sur plaque de verre. J'ignorais les sujets de ces images : des scènes de la Première Guerre mondiale. Parmi ces vues de champs de bataille, assauts et charniers… s'en trouvait une qui attira mon attention : un double éclair striant la nuit noire. Ce fut le point de départ d'un nouvel ensemble de dessins de grands formats.»
Dont son œuvre phare de 2011, Le diamant d'une étoile a rayé le fond du ciel - multivue ici et là (dont l'expo «Lignes» à Pompidou-Metz) -, où deux éclairs très minces traversent la nuit tandis qu'un horizon de conifères encore plus sombre que le ciel s'aperçoit à peine au bas du papier. C'est un dessin (mine de plomb, encre de Chine, encre pigmentaire) qui représente une photo : on est pris par le démon du double, à la fois car l'image d'origine est stéréoscopique et parce que celle qu'on regarde