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Libération
Critique

Les contes à rebours de Pierre Ardouvin

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Installation. A Sète, le plasticien présente «Helpless», une version kitsch et grinçante du merveilleux.
publié le 29 août 2013 à 19h46
(mis à jour le 30 août 2013 à 17h53)

«En tant que centre d'art, nous faisons les rétrospectives à l'envers. Notre rôle est de travailler dans le présent et de se projeter dans le futur, puisqu'on accompagne la construction d'une œuvre dans le temps, dans la durée», explique Noëlle Tissier, la directrice du Centre régional d'art contemporain (Crac) Languedoc-Roussillon, situé à Sète. Et, de fait, elle passe clairement de la théorie à la pratique en étant commissaire de l'actuelle exposition de Pierre Ardouvin (né en 1955), artiste qu'elle avait déjà montré dans une manifestation collective en 2002, qu'elle a toujours suivi depuis et qu'elle a invité, cet été, à investir la totalité du lieu (quelque 1 000 m2) avec des œuvres déjà existantes et d'autres spécialement créées pour l'occasion.

Rideau. A l'exemple même, dans la première grande salle, d'une immense installation, Helpless («Sans défense»), en référence au morceau de Neil Young. Elle se compose tout simplement d'un grand rideau noir, constellé de paillettes comme un ciel étoilé, d'où sort comme aveuglé et égaré un petit renard empaillé. Sobriété des moyens, grande efficacité visuelle, l'installation est un parfait condensé des préoccupations d'Ardouvin, à savoir l'imaginaire des contes, ses peurs, son côté merveilleux, l'innocence et la perfidie, l'imagerie populaire, la question du temps et surtout de l'espace, avec toujours cette évocation de la notion de frontière. En effet, on ne sait p