Menu
Libération

DSM, comptes de la folie ordinaire

Article réservé aux abonnés
Le plasticien s’inspire du manuel rédigé par des psychiatres américains listant les troubles mentaux.
(Photo Jean-Christophe Lett et Alexandre Périgot)
publié le 3 septembre 2013 à 20h06
(mis à jour le 5 septembre 2013 à 12h04)

Alexandre Périgot a documenté son travailà partir de personnages qui présentent tous des pathologies de folie. On trouve des cas qui paraissent assez évidents, à l'instar de Jack Nicholson dans Shining, ou, moins connu, Peter Breck, dans Shock Corridor, de Samuel Fuller (1963), où l'acteur tient le rôle d'un journaliste qui apprend à simuler les symptômes de la folie afin d'intégrer un asile psychiatrique pour les besoins de son enquête.

Idiotie. Mais Alexandre Périgot pose d'autres curseurs, beaucoup plus sujets à controverse, à partir de l'utilisation désormais massive d'un outil redoutable qui, dans sa nomenclature anglo-saxonne, s'intitule DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), soit le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. La chose se présente comme un dictionnaire des maladies mentales et de leurs symptômes, en passant par les méthodes de diagnostic et les médicaments adaptés. L'ouvrage vient de voir sa cinquième version éditée en mai sous l'égide d'une puissante association américaine de psychiatres. En 1840, un document précurseur ne comprenait que deux entrées : l'idiotie et la stupidité. Puis ce sont les militaires qui ont souhaité accorder leurs violons en y ajoutant toutes les pathologies dûment répertoriées, essentiellement classées sous les chapitres «Schizophrénie» et «Névroses».

Il a fallu attendre 1974 pour que l’homosexualité ne soit plus répertoriée dans le DSM. C