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interview

Don McCullin: «Mon envie de témoigner est intacte»

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Photo. Rencontre avec le Britannique Don McCullin, l’une des grandes signatures du photojournalisme, qui est invité pour la première fois à Visa pour l’image, à Perpignan :
publié le 5 septembre 2013 à 20h56

Difficile, pour symboliser un quart de siècle d'engagement photographique - au sens le plus probe et téméraire du terme - de trouver une figure (vivante) plus emblématique que Don McCullin. Aussi singulier que cela puisse paraître, l'Anglais, référence ultime du photojournalisme, attaché pendant dix-huit ans au Sunday Times Magazine, n'était jamais venu au festival Visa pour l'image de Perpignan. Comme pour rattraper le temps perdu - et lui offrir un espace conforme à son rang -, il a donc été décidé de l'installer dans l'immense église des Dominicains où, d'ordinaire, cohabitent trois expositions distinctes. C'est en définitive bien moins que ce que recouvre la rétrospective McCullin, véritable tour du monde des affres et turpitudes du «photojournalisme», où se télescopent, dans un indicible fracas, la plupart des conflits majeurs de la seconde moitié du XXe siècle (de ces pieds de cadavres dépassant d'une camionnette à Chypre, en 1964, à cette petite photo de femme sortant du portefeuille ouvert du cadavre d'un soldat vietnamien) et les pires fléaux, tels que la famine au Biafra ou le choléra au Bangladesh. Le tout démontrant une volonté insatiable de ne jamais baisser les yeux - a fortiori quand tout devrait inciter à le faire ! -, que Don McCullin, rejeton de la classe populaire, prolongera dans son propre pays en suivant, notamment durant les années 70-80, ces gueux abandonnés sur le bas-côté du progrès économique et social.

Aujourd’hui, à 78 ans, le