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Ils sont synchro

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Un duo de photographes ukrainiens, Synchrodogs, est en pleine ascension. Dans des décors naturels, ils mettent en scène des corps tordus, souvent nus, comme en apesanteur. Lever de rideau.
(Synchrodogs)
publié le 19 septembre 2013 à 14h22

Il y a une dimension aquatique dans la manière dont les images circulent, se trouvent entraînées dans des remous, prennent des canaux désertés ou bondés, oscillent entre débit rapide et quiétude. Les images de Synchrodogs nous sont apparues sur Internet, postées sur Facebook ou Tumblr, retweetées ou instagrammées.

Sur le newsfeed des réseaux sociaux (espace en permanence mutant), les clichés étonnent par leur ambiguïté: à la fois calmes et sereins mais intrigants, primitifs. Tania Shcheglova et Roman Noven sont ukrainiens. Ils ont 24 et 28 ans, sortent ensemble depuis 2008, après s'être rencontrés sur Internet: «Le jour où nous nous sommes vus en vrai, nous avons commencé à nous aimer. Et, exactement le même jour, nous avons commencé à nous prendre en photo l'un et l'autre. » Sous le nom de Synchrodogs, les « chiens synchronisés».

Dans le portfolio Points de chute (non légendé, tel est le parti pris du duo), c'est donc Tania qui pose, nue ou emberlificotée dans une combinaison intégrale, le corps tordu, quelque part entre une performance SM et un rite païen. Après tout, les deux univers ne sont pas si éloignés…

Ces autodidactes qui prétendent avoir découvert la photographie en «lisant les manuels d'utilisation des appareils» sont à l'embouchure d'un fleuve, celui du succès. En plus d'une première monographie, Byzantine, publiée en 2012 aux Éditions du LIC, ces jeunes pousses ont été repérées par quelques publications: entre autres, Dazed