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Emmanuel Perrotin amuse la galerie

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A 45 ans, le marchand d’art parisien, aussi connu pour ses fêtes que pour sa programmation artistique, ouvre un espace d’exposition à New York et organise une grande rétrospective à Lille pour ses 25 ans d’activité. Une consécration.
Emmanuel Perrotin dans sa galerie parisienne, rue de Turenne, le 11 septembre. (Photo Audoin Desforges)
publié le 27 septembre 2013 à 23h23
(mis à jour le 1er octobre 2013 à 12h20)
Emmanuel Perrotin dans sa galerie parisienne, rue de Turenne, le 11 septembre. Photo Audoin Desforges. 

Qu’est-ce qu’un marchand d’art aujourd’hui ? Un hasard du calendrier culturel lillois va permettre cet automne d’en éprouver la notion. Alors que le LaM de Villeneuve-d’Ascq (Nord) rend hommage à Daniel-Henry Kahnweiler (1884-1979), à qui le monde doit les découvertes de Pablo Picasso et Georges Braque, le tout proche Tripostal, à Lille, retracera prochainement les 25 ans de carrière d’Emmanuel Perrotin (1), dont les découvertes se nomment Damien Hirst et Maurizio Cattelan, et qui vient tout juste d’ouvrir, à 45 ans, son premier espace à New York, consécration à laquelle n’accèdent que peu de Français (Yvon Lambert a quitté la ville en 2011). Comment sonder l’abîme qui sépare les deux hommes ? Et par où commencer ?

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A l'heure où l'art contemporain est sorti de la haute culture pour devenir une catégorie du lifestyle et où la figure du galeriste est entrée dans la pop culture (les vernissages de Chelsea, à New York, apparaissent dans des séries télé comme Girls ou Gossip Girl), on a du mal à qualifier Emmanuel Perrotin. Il n'appartient ni au groupe envié des galeries intellos (disons la new-yorkaise Marian Goodman ou la parisienne Chantal Crousel) ni à celui, peut-être encore plus envié, des mégamarques du milieu (type Larry Gagosian, surnommé «Starbucks de l'art» par le Belge Wim Delvoye). Deux de ses artistes, Takashi Murakami et Xavier Veilhan, ont eu l'honneur, certes controversé, d'exposer à Versailles, mais prononcez le nom de Perrotin