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Libération
Expo culinaire

Gianfranco Baruchello, très terre à terre

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La manifestation permet aussi de redécouvrir le peintre italien, qui fut un temps exploitant agricole.
publié le 17 octobre 2013 à 18h06

Quand on demande à Nicolas Bourriaud, le commissaire de l’expo «Cookbook» pourquoi Gianfranco Baruchello, 89 ans, reste si peu connu, il avoue n’avoir aucune réponse. Et au regard du parcours de l’Italien, il est permis de ne pas comprendre. Rencontre avec le galeriste new-yorkais Leo Castelli, séjours avec Marcel Duchamp en Italie et à New York au début des années 60, films projetés au MoMA, Documenta de Kassel en 1978, présence dans plusieurs Biennales de Venise, dont celle en cours… et l’artiste échappe toujours aux radars.

Circonvolutions. On va donc émettre l'hypothèse que le gars se fout totalement de faire des circonvolutions dans le milieu de l'art contemporain. Il n'a d'ailleurs pas vraiment de galerie attitrée et si sa compagne n'était pas là pour classer et archiver une œuvre gigantesque, il continuerait quand même son bonhomme de chemin, hors des circuits balisés et médiatisés.

Un parcours qui décrit une mégasinusoïde quand, à 49 ans, il s'éjecte de sa vie d'artiste à Rome pour partir à la campagne fonder Agricola Cornelia, société privée dont l'objet social est de cultiver la terre. C'est l'une des raisons de sa présence dans «Cookbook», mais pas la seule. Marcel Duchamp décrivait son travail en disant : «Il peint de grandes toiles blanches avec plein de petites choses qui nécessitent d'être regardées de très près.» On n'a pas trouvé mieux. Baruchello est un accumulateur, il collectionne les histoires, les dessins, le