L’exposition - ou plutôt les expositions - qui commence aujourd’hui au Palais des Beaux-Arts est exceptionnelle. Non pas parce que les œuvres que l’on peut y découvrir sont particulièrement spectaculaires, mais parce qu’elles posent des questions auxquelles chacun possède des éléments de réponse : la cuisine est-elle un art ? Les cuisiniers peuvent-ils prétendre au statut d’artiste ? Répondre positivement à cette question, quand on compte en faire une exposition, vous fait tomber sur un autre os : que montrer ? On aura compris le côté casse-gueule du projet. L’exceptionnel vient d’abord du fait que pour la première fois dans une institution internationale biberonnée quotidiennement au petit-lait de l’art contemporain, la réponse est claire : vingt chefs passent par l’entrée des artistes. Avant cette somme mise en scène par Nicolas Bourriaud, directeur de l’Ecole des Beaux-Arts et commissaire de l’exposition, il y avait bien eu quelques tentatives. En 2007, par exemple, la question avait surgi quand on avait découvert le nom du chef catalan Ferran Adrià sur le programme de la Documenta de Kassel. A cette occasion, il n’avait pourtant rien montré, considérant que son art devait être dégusté et qu’il fallait pour cela se rendre dans son restaurant.
«Frivole et Superflu». En 2008, le magazine Art Press avait également ouvert une voie, un peu brouillonne mais prometteuse, en publiant un hors-série platement intitulé «La gastronomie, l