Et une expo gratuite, une. C'est à la Fondation d'entreprise Ricard, tête chercheuse de l'art contemporain, dans le VIIIe arrondissement de Paris. Chaque année depuis 1999, la Fondation décerne son prix. Elle achète une œuvre au lauréat et l'offre au Centre Pompidou. Par exemple, Loris Gréaud a obtenu le prix en 2005, Isabelle Cornaro et Benoît Maire en 2010, Adrien Missika en 2011… Mais avant ça, elle expose les nominés.
Jusqu'au 2 novembre, on peut donc visiter «la Vie matérielle» et examiner les huit artistes proposés par le commissaire genevois Yann Chateigné. Le titre, on l'a reconnu, vient d'un livre de Duras (P.O.L., 1987), un peu particulier puisqu'il est composé de textes assez courts sur la vie domestique (comment faire une liste de courses, le corps de l'écrivain et son mari, vivre avec Yann Andréa, la télé, etc.). On y trouve en particulier cette phrase définitive sur le parisianisme, Duras expliquant qu'elle a tout raté des plaisirs mondains : «J'étais trop petite pour aller dans les lieux où les femmes étaient grandes.»
Dans l'exposition «la Vie matérielle», la discrétion est donc de mise. Pas de cartels ineptes visant à rabaisser le visiteur, mais un joli catalogue gratis qui insiste sur l'aspect physique des installations, leur capacité à interagir avec l'