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Libération
Grand angle

Blanquet, le petit père du puzzle

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Cet été, l’artiste a fêté les 40 ans de «Libé» en publiant chaque jour une des quarante pièces de son énigmatique dessin. Pris au jeu, il en a fait une œuvre qui sera exposée à la foire d’art Cutlog, à Paris.
«L'Ascension claudicante», de Stéphane Blanquet, gouache sur toile de lin exposée à l'atelier Richelieu du 24 au 27 octobre. (Photo Frédéric Stucin)
publié le 22 octobre 2013 à 18h06

Ala fin mai, on s'était dit : pour le Cahier d'été, il faudrait publier quelque chose de différent, qui revienne tous les jours et soit spécial papier. Histoire d'attiser le plaisir ancien de quitter le soleil pour aller chercher son Libé au kiosque.

Et l'idée vint. Un puzzle. De quarante pièces, publiées au rythme d'une par jour, dans les quarante numéros effeuillant les 40 ans de Libération. Ceux qui parviendraient à le reconstituer gagneraient une surprise. Banco. Restait à trouver celui qui nous dessinerait ça, quarante petites cases racontant chacune une histoire - pour ne pas lasser le lecteur-collecteur - et constituant un tout. Quelqu'un qui travaille vite (on a les idées tard).

Projections de névroses

Stéphane Blanquet, 40 ans cette année, comme le journal, s’est imposé comme une évidence. D’aussi loin que se souviennent les jeunes-vieux rédacteurs du journal - ceux arrivés dans les années 90 -, il y a Blanquet illustrant leurs articles de ses fantômes noirs, ses intestins animés. Un compagnon de route. Il a relevé le défi. Mieux, il y a pris goût.

Dans la vie hors Libé, Blanquet est artiste et éditeur. Le ranger dans la BD ou l'illustration ne semble pas vraiment raisonnable. On se souvient de ses deux albums les plus fameux, aux éditions Cornélius, la Nouvelle aux pis, en 2001, et la Vénéneuse aux deux éperons, en 2007 : des histoires en images, certes, mais flottantes, protéiformes comme leurs personnages, laissées à la libre interprétation du l