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Art japonais

«Kanazawa», armée de sagesse

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A la Maison de la culture du Japon à Paris, une exposition plonge dans l’univers d’une riche famille de guerriers dont un ancêtre a décidé, à la fin du XVIe siècle, de s’entourer des plus grands artisans du pays.
Masque d'une jeune femme du XVIIe siècle. (Photo Kanazawa Noh Museum)
publié le 22 octobre 2013 à 18h06

Sur l’affiche de l’exposition «Kanazawa», à la Maison de la culture du Japon à Paris, une armure qui laisse imaginer un être petit et peu avenant. Un homme, sûrement, avec une moustache sur son masque rouge et les contours marqués d’un torse au plastron doré à l’or fin. Ou peut-être un monstre, demi-dieu de soie et laques, affublé d’une jupe de guerre et d’une perruque rouge comme pour signifier un univers parallèle, effrayant.

Datant du XVIe siècle, cette armure est l'une des pièces prêtées par les héritiers Maeda, l'une des plus puissantes familles de guerriers du Japon au fil des siècles. Mais ce clan, dont l'exercice d'un pouvoir remonte à la fin du XVIe siècle, s'est illustré autrement qu'en faisant la guerre. Le fondateur du fief de Kaga, Maeda Toshiie (1539-1599), dont la capitale se développa autour d'un château à Kanazawa (capitale de la préfecture d'Ishikawa), a amorcé un changement radical qui allait se perpétuer et s'amplifier avec ses descendants.

Complots. C'est ce que raconte cette exposition à travers des objets appartenant, aujourd'hui encore, aux Maeda. Nous sommes dans la deuxième moitié du XVIe siècle ; Maeda Toshiie, 45 ans, s'est affirmé par des faits d'armes mais il aspire à développer des plaisirs rituels : la cérémonie du thé et le théâtre nô auxquels il a été initié (lire ci-contre). C'est une époque de trahisons, de mariages forcés. Le gouvernement militaire d'Edo (Tokyo)