La Fiac, c’est gros
Un gros prix d’entrée (35 euros) et de grosses chevilles à phlébite à la fin du parcours à force de piétiner devant les œuvres. Compter trois heures minimum, sans la pause rafraîchissements.
De grosses œuvres. On se plaint de plus en plus que les œuvres présentées à la Fiac sont massives, colorées, brillantes, tape-à-l’œil, avec du cul dedans ou de la tripe si possible –par exemple, il y a un Cindy Sherman et c’est une paire de fesses. C’est normal: c’est fait pour être vu de loin. Avec le peuple qu’il y a dans ce gourbi, si on ne vous présentait que des œuvres minimales, protocolaires et immatérielles, vous ne verriez que pouic.
Œuvre du collectif Slavs and Tatars. Photo Eric Loret
Ça tombe bien, car la Fiac n'est pas une biennale ou une exposition, c'est un marché. On y vient théoriquement pour meubler son hôtel particulier avec des pièces voyantes, un peu comme les liftings du XVIe arrondissement ne sont pas étudiés pour avoir l'air naturel mais pour avoir l'air lifté, histoire que le prix de l'opération soit affiché sur la tronche. Là c'est pareil, tableau immense = plein de pognon. Dans le genre gigantesque, le dissident chinois officiel Ai Weiwei remporte la palme avec un arbre en fer, trop bien pour votre jardin intérieur. Ou pour la terrasse de votre chalet, vu que ça discutait sec locations d'hiver, le jour du vernissage.
Ai Weiwei, 2013. Photo courtesy the artist and Neugerriemschneider
En musant, on trouve aussi une maison complète, pour mieux s’insérer chez