Attention, attention, rue de Rivoli, Bébé Dandine s’est réveillée. Et avec elle, il faut le craindre, le Grand Malotru, Cambriolus, le Prononciateur et leurs terribles copines, Marie Tremblote et Nini la Minaude. L’événement s’est produit à bas bruit, mais les Arts décoratifs ont réalisé une sacrée performance en nous faisant vivre le quarantième anniversaire d’une aventure plastique.
En mai 1973, pour sa rétrospective au Guggenheim de New York, puis en novembre de la même année, pour sa réédition au Grand Palais, Jean Dubuffet présentait Coucou Bazar. Un tableau animé par le philosophe perturbateur, explorant la peinture en relief et en mouvement. Un fouillis organisé de blanc, de rouge et de bleu cernés de noir, qu'il a scandé de «menus événements étrangers les uns aux autres et simultanés, en façon de crépitement et de foisonnement», sur fond de musique «discordante, cacophonique».
Ce spectacle est le sommet d'un cycle que le peintre avait baptisé «l'Hourloupe» (lire ci-contre). Pour cette chorégraphie tout en lenteur, sous influence d'Artaud et de ses notes sur le théâtre balinais, il a imaginé des costumes et des masques de géants aux mouvements incohérents. Le fond est constitué de panneaux, fixes ou mobiles, qu'il appelait «praticables». Dans une ultime représentation à Turin, cinq ans plus tard, à l'invitation de la Fiat, il finit même par en écrire la musique.
Carnets. Restaurés sept moi