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La face rêvée de Victor Hugo

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A Paris, le dernier volet de la trilogie consacrée aux liens entre le poète et le surréalisme présente une cinquantaine de ses dessins.
«Tache», un lavis d'encre brune réalisé par Victor Hugo vers 1866-1868. (Photo BNF)
publié le 4 novembre 2013 à 20h06

On le sait peu : André Breton et Victor Hugo ont eu un enfant ensemble. Elle s’appelle Aube. Et ce n’est pas sans émotion que nous l’avons croisée lors du vernissage de l’exposition qui, place des Vosges, célèbre les aventures parallèles de la fantaisie surréaliste et des illuminations du poète.

L’artiste Aube Elléouët, 77 ans, fille de Breton et de Jacqueline Lamba, doit son prénom à un petit lavis que son père conservait sur le mur de son atelier, rue Fontaine, à Paris. Une chose carrée d’à peine plus de 6 centimètres de côté sur laquelle Hugo, conceptuel avant l’heure, avait esquissé à l’encre une ligne d’horizon en dessous de laquelle il avait écrit AUBE, tout simplement. Valentine Hugo, alors l’épouse de Jean Hugo, arrière-petit-fils du poète, avait offert ce dessin à André Breton au début des années 30. On en a vu la postérité.

L'histoire de l'art sait que Hugo, pourtant guère en vogue à l'époque, fut un homme admiré par les surréalistes, au moins dans certains aspects de son travail. Breton et consorts abordèrent son œuvre par la face nord, avec les grands poèmes visionnaires de la Légende des siècles et de la Fin de Satan ainsi qu'avec la partie la plus expérimentale de son œuvre graphique. Jean et Valentine Hugo avaient en effet fait profiter leurs amis artistes, de Breton à Picasso, de dessins peu connus de leur aïeul, ce qui permit à ces derniers d'avoir une vision latérale de l'œuvre.

Dès lors, il était tentant pour la Maison de la place des Vosges