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Lee Ufan, maître des sables émouvants

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Zen. L’artiste coréen conjugue sculpture et peinture à la galerie Mennour, à Paris.
publié le 15 novembre 2013 à 19h46

Pour son entrée dans l’écurie de la galerie Kamel Mennour, Lee Ufan frappe indéniablement un grand coup. Il investit non seulement les deux espaces, celui de la rue Saint-André-des-Arts et celui de la rue du pont de Lodi. Mais surtout, il présente dans le second (où il exposa en 1975, lorsqu’il s’agissait alors de la galerie Eric Fabre !) une installation d’un genre pour lui inédit.

Certes le maître coréen, né en 1936 et installé au Japon depuis la fin des années 50, n’en est pas à son coup d’essai, mais c’est la première fois qu’il conjugue ainsi, dans une même œuvre, peinture et sculpture, disciplines habituellement distinctes chez lui. Il a ainsi recouvert de petits graviers blancs tout le sous-sol de la galerie. Seuls trois rectangles de sable, telles des fenêtres, viennent ouvrir la monochromie sur un autre espace.

Au sein de ces toiles, apparaît, comme toujours depuis quelques années dans ses tableaux, cette désormais fameuse trace de pinceau de peinture grise. Car, c’est bien de toiles dont il s’agit ici, que l’artiste a peintes, pour deux d’entre elles, à plat, selon sa pratique rituelle, et sur lesquelles il a ensuite disposé une couche de sable ocre.

Le troisième rectangle uniformément ocre ne dévoile, lui, aucun signe pictural. Comme si Lee Ufan procédait à la révélation progressive d’une peinture ensevelie, émergeant tel un îlot ras, de couches successives de sédimentation.

L’ensemble - à l’aspect d’un splendide jardin zen baigné du mixage de deux sons de cloche, l’u