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céramique

Les corps ressoudés de Robin Cameron

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Exposée à Paris, l'artiste canadienne explore le corps humain à partir de fragments de poteries abandonnées.
«The Worst Stop», de Robin Cameron, 2013. (Photo Genevieve Hanson. Courtesy galerie ROOM EAST)
publié le 21 novembre 2013 à 16h18

Robin Cameron manie tout autant la photographie, le dessin, les livres d’artiste que la sculpture. A l’occasion de sa première exposition parisienne, elle présente ses céramiques, évocation de morceaux de corps meurtris ou disloqués. En effet, la plupart des pièces réunies ici suggèrent ses propres blessures ou celles de son entourage.

Intitulée, Une seconde vie, l'artiste canadienne rend hommage à Henri Matisse qui, dans la seconde partie de sa vie, a été atteint d'un cancer. Il ne pouvait plus peindre, a fait toutes ses séries de collages avec des morceaux de papier qu'il passait des heures à regarder et à déplacer.

De la même façon, Robin Cameron crée des formes avec des fragments de poteries abandonnées, trouvés dans l’atelier de céramique dans lequel elle travaille, des pièces de rebus qu’elle rebrise et rassemble, puis qu’elle suture avec de la porcelaine, un peu à la manière des céramiques de Picasso.

«Je voulais transformer ces rebuts abandonnés en quelque chose de positif, explique-t-elle. J'ai choisi des parties de l'anatomie plus ou moins reconnaissables au premier coup d'œil, certaines allant jusqu'à des formes aux apparences abstraites», précise Cameron. Ensuite, elle les monte sur des tiges d'acier, reposant sur des socles de bois. Chaque pièce offre un point de vue différent de l'anatomie.

De la hanche à la tête, ces nouvelles pièces explorent le corps humain comme un fragment. Un masque semble avoir une mâchoire ou un œil, une main révè