Faire revivre «l'ancien régime du rêve», vécu à la Renaissance, tel est le rêve auquel le musée du Luxembourg voudrait donner corps en reprenant une exposition venue de Florence sur sa perception par la peinture. «Issue elle-même d'un rêve de vie nouvelle, la Renaissance en vient à doter l'onirique d'une importance sans précédent», souligne le commissaire, Yves Hersant. Cette fois, naturellement, l'approche passe par la poésie, avant que la théologie et la médecine ne s'opposent sur son interprétation.
Depuis l’Antiquité, le rêve ne livre pas un aperçu par effraction des tréfonds de l’individu. Il entrouvre à l’humain les portes de l’au-delà. Avec sa part d’énigme, il fonctionne comme instrument de révélation et de divination. Il fait accéder aux signes du divin, tout comme il peut faire basculer dans le démoniaque.
Le rêve est par essence nébuleux, il n'est donc pas étonnant que l'exposition se trouve par moments un peu flottante, en embrassant des sujets périphériques. Mais même si sa présence semble tirée par les cheveux, on ne va pas bouder le bonheur de voir un petit Jésus endormi peint par Bronzino, non loin de l'Allégorie de la nuit - celle peinte par Dossi. Des tableaux d'illustration, d'atelier ou d'épigones se mêlent aux chefs-d'œuvre, mais le plaisir est là - et le catalogue, recommandable.
Déluge. Dans une gravure, Albrecht Dürer montre son génie à combiner un propos moralisateur avec une mordante ironie. Il re