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Libération
REPORTAGE

La dolce villa

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A la fois fondation d’art, hôtel et maison d’hôtes, la Villa Lena n'est pas réservée aux seuls artistes. Au cœur de la Toscane, elle accueille également touristes et noceurs, italiens et étrangers, dans un vaste domaine où l’on fait la fête tout en cultivant, aussi, son jardin. Visite avant ouverture officielle.
La Villa Lena a été construite au XIXe siècle.  (Photos Claudio Cassano et Coke Bartrina. )
publié le 20 décembre 2013 à 10h58

Dans le Fanfaron de Dino Risi, Vittorio Gassman, quadra exubérant, entraîne un jeune timoré joué par Jean-Louis Trintignant dans la Toscane insouciante et donjuanesque des années 60. Le frondeur et l'égaré, manches de chemise retroussées et cols relevés, coursent les femmes, roulant à vive allure entre des villas médicéennes et des bars de plage. Cette Toscane de Super 8 n'a pas totalement disparu. Les Américains ont leurs highways des déserts, la vieille Italie a toujours ses vallées où il fait bon boire, manger et laisser le temps filer dans le rétro. Au fin fond de cette « région rouge » où les communistes se vantent d'avoir encore de beaux bastions, à équidistance de Pise, Florence et de la Méditerranée, il existe un domaine qui laisse espérer que la dolce vita n'est pas qu'un fantasme suranné de l'inconscient collectif.

Depuis cet été, la rumeur circulait à Paris : un lieu de villégiature italo-franco-russe aurait ouvert près du petit village de Palaia. La Villa Lena, belle demeure couleur corail, domine depuis le début du XIXe siècle des paysages recouverts de forêts. à l’intérieur, tout semble intact et inchangé, couloirs sans fin, carrelages d’époque, hauteur sous plafonds de maisons de maître, meubles disproportionnés. Cette villa, installée au cœur d’une propriété de 500 hectares, est la figure de proue d’un projet hybride. Qui a pour ambition de faire perdurer une jeune fondation d’art à but non lucratif, de créer un projet agricole durable, et enfin, de d