Menu
Libération
Arts

Des prêts au prix fort pour les musées

Article réservé aux abonnés
L’échange d’œuvres entre institutions fait l’objet de négociations qui tournent au bras de fer.
Vue de l'expo «Masterpieces of Chinese Painting 700 - 1900». (Photo Victoria and Albert Museum, London)
publié le 9 janvier 2014 à 19h26

Faudra-t-il songer à convoquer une OMC de la culture pour pallier les difficultés croissantes des prêts entre musées ? Trois expositions qui se terminent à travers le monde durant cette première quinzaine de janvier témoignent des blocages grandissants d’un système à bout de souffle.

A mi-chemin de Milan et de Venise, le musée de Rovereto a monté une exposition sur le peintre de la Renaissance Antonello de Messine (1430-1479). Ce musée, qui accueille plus de 200 000 visiteurs par an dans la montagne du Trentin, n'a pas voulu organiser une rétrospective, mais donner la parole à un historien de l'art de 88 ans, Ferdinando Bologna, pour mettre en images toute une vie de recherche. Il insiste sur l'influence de Piero della Francesca (1415-1492) sur l'artiste sicilien. Sauf que le musée n'a pu emprunter aucun tableau de Piero pour illustrer son propos.

«Infernal». Même ainsi, une telle exposition ne pourra se répéter de sitôt. Le Louvre ou la National Gallery de Washington ont prêté facilement, mais «pour les musées italiens, cela a été infernal», témoigne un des organisateurs. La pièce maîtresse venue de Messine, une délicate tête de Vierge dite l'Annunciata, a été placée par la Sicile sur une liste d'œuvres interdites de sortie. Sauf «circonstances exceptionnelles». Autrement dit, tout est question de négociation. Abandonnés par les pouvoirs publics, les mus