La réouverture en juin du musée Picasso, fermé depuis plus de quatre ans, promet d’être le prochain événement culturel. Mais, après plusieurs reports, ce nouveau délai, annoncé par sa présidente, Anne Baldassari, peut-il être seulement tenu ? Elle-même, nous accompagnant dans un tour du chantier dans le Marais, à Paris, nous l’affirme sans l’ombre d’une hésitation. Mais un souffle d’inquiétude court au sein du ministère de la Culture, qui a convoqué l’intéressée vendredi matin pour une franche séance d’explications.
Manifestement excédés, le secrétaire général du ministère, Noël Corbin, et le directeur des patrimoines, Vincent Berjot, lui ont fait parvenir une lettre de remontrances, dont Libération a pu avoir la copie. «Les informations dont nous disposons à ce jour ne laissent pas de nous inquiéter une nouvelle fois sur la capacité de l'établissement que vous dirigez à tenir les délais sur lesquels vous vous êtes engagée personnellement», commence cette missive au ton inhabituel, qui lui impute «l'entière responsabilité» des nouveaux retards.
Lui reprochant ses «engagements non tenus», les signataires disent toujours attendre «le projet scientifique et culturel», les plans d'accrochage, de médiation, de communication «et, de manière plus générale, du fonctionnement du musée» sur lesquels n'existe aucune «visibilité à quelques mois de l'ouverture». Le ministère attribue également ces