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DANSE

Keenan Kampa : elle travaille pour les russes

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La danseuse est la première Américaine à avoir rejoint le célèbre ballet Mariinsky, à Saint-Pétersbourg. Elle raconte sa gloire montante, ses sacrifices, et sa drôle de vie entre Russie et Amérique.
Robe plissée «Navalis», manteau «Hunter 5620» et bottines en daim, G-Star women. (Michael Sharkey)
par Iris Derœux
publié le 24 janvier 2014 à 17h41

Elle reçoit en jean et sweat-shirt, le sourire aux lèvres, dans les bureaux new-yorkais de G-Star, la marque hollandaise dont elle est devenue l’égérie. Le rendez-vous était fixé surtout par commodité, comme nous l’apprendrait l’après-midi passé à ses côtés. L’entretien commence d’ailleurs illico, le planning de la ballerine étant plus que chargé.

La discussion se poursuivra dans les rues de la ville, dans le taxi, pendant la séance photo. L’Américaine de 24 ans répond poliment, sait se montrer curieuse. Elle est parfois silencieuse, dans sa bulle. Son regard s’illumine lorsqu’elle parle de la Russie. Sévèrement blessée à la hanche, Keenan Kampa n’est en effet que de passage chez elle, aux Etats-Unis.

Elle repartira une fois guérie dans sa «famille» d'adoption: le théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, qui l'a recrutée en 2012, et propulsée sous les projecteurs. Car ce «passage à l'Est», des Etats-Unis vers la Russie, lui a permis de devenir une star: elle, la première ballerine américaine à rejoindre cette prestigieuse compagnie d'opéra et de ballet russe, où sont passés quelques-uns des maîtres du genre, de Rudolf Noureev à Mikhaïl Barychnikov.

Cet automne est un moment charnière pour Keenan Kampa, douloureux pour l'athlète dont le corps dit stop. «Quand j'ai compris que j'allais devoir m'arrêter pour me faire opérer, j'étais très inquiète. Désormais, je me dis que rien n'arrive par hasard… Cette pause me permet de réfléchir à la suite, on ne reste pas danseuse