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Arts brut

«Raw Vision» joue les gardiens de brut

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A Paris, la Halle Saint-Pierre fête les 25 ans de la revue britannique, exposant un méli-mélo de sculptures, collages, fusains, aquarelles, broderies.
«Kissing», d'Alex Grey. (Photo Collection de l'artiste. Halle Saint-Pierre)
publié le 31 janvier 2014 à 20h06

La Halle Saint-Pierre à Paris rend hommage à Raw Vision, revue britannique qui célèbre l'art brut, en exposant 400 œuvres et 80 artistes représentatifs de «l'art des fous» - ainsi qu'on le nommait avant l'implication fédératrice de Jean Dubuffet.

On y voit des œuvres protéiformes - sculptures, collages, fusains, aquarelles, peintures, stylos-bille, broderies, etc. Et on y découvre des histoires : celles qui nous sont racontées dans les œuvres, souvent incroyablement complexes dans leur mise en scène ; celles que déroulent les notices biographiques - où il est régulièrement question d’accidents de vie, de guerre, de misère, d’hôpitaux psychiatriques, de prison, mais aussi de voyages, de découvertes, d’introspection, de résurrection ; celles, enfin, qu’on se crée immanquablement en cherchant les passerelles entre les premières et les secondes, entre les vies réelles et les vies projetées.

Telle est l'unité de cette exposition qui, par l'essence de ce qu'elle montre, implique le spectateur - plus encore que pour tout autre courant artistique - dans une reconnaissance d'un art difficile à nommer. Nous devenons les témoins de destins chaotiques, d'un «art qui existe par celui qui le voit», selon Martine Lusardy, directrice de la Halle Saint-Pierre.

«Resurrection Study», 2010, de Donald Pass.

Comme il ne saurait être question de résumer ou même de donner les grandes lignes de cette