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La géomètre et ses maîtres

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Pour les 90 ans de Véra Molnar, une expo rend hommage à ses inspirateurs.
«Du fin à l’épais. De l’épais au fin», 2012. (Photo Granville Gallery)
publié le 7 février 2014 à 20h56
(mis à jour le 8 février 2014 à 18h54)

«La raison d'être de ma vie est de faire des images, c'est-à-dire de juxtaposer des formes et des couleurs sur une surface plane. J'ai choisi ce métier à l'âge de 12 ans, voyant mon oncle, peintre du dimanche, exécuter des sous-bois peuplés de nymphes. Je l'ai imité, puis dépassé», aime à rappeler Véra Molnar. L'artiste est née en 1924 à Budapest, où elle se forme à l'école des beaux-arts, avant d'arriver à Paris en 1947. «Née en 1924» est justement le titre de l'exposition que lui consacre la Granville Gallery à l'occasion de son 90e anniversaire. C'est aussi le nom d'une œuvre de Véra Molnar renvoyant à son Hommage à Dürer, initié dès 1948, après qu'elle eut abandonné l'art figuratif, «trop classique, trop sclérosant» selon elle. «Cette idée d'aller "contre" s'imposait à moi avec évidence, explique-t-elle. Tout renouveau artistique est né d'une "attitude contre", comme le disait Valéry : on ne peut créer que contre.»

Dans cet hommage, elle détourne le principe du célèbre carré magique de la gravure Melencolia I (1514) de l'Allemand en reliant les chiffres 1, 9, 2 et 4. A partir de là, toute l'œuvre de Véra Molnar est en germe, une peinture radicalement abstraite et géométrique réalisée à la main, puis à l'ordinateur. Elle puise son inspiration chez Kandinsky, Malevitch, Mondrian, Kupka, encouragée par Sonia Delaunay et François Morellet, avec qui elle se lie d'amitié.

L'accrochage du commissaire, Franck Joubin,